Bruxelles, correspondance.

La Belgique dispose de sa première radiographie de l'euthanasie, deux ans après avoir légalisé sa pratique. Les experts de la commission d'évaluation de la loi dépénalisant l'euthanasie ont bouclé leur rapport. Profil, âge, maladie, sexe, domicile, lieu du décès... tout y est analysé. Sur les quinze mois écoulés entre le 22 septembre 2002, date d'entrée en vigueur de la loi, et le 31 décembre 2003, un total de 259 euthanasies ont été déclarées, soit en moyenne une vingtaine de cas par mois. Un chiffre qui représente 0,25 % du nombre total de décès par an en Belgique. Tous les malades concernés souffraient d'affections «incurables et graves», conformément aux exigences légales. Dans 82,5 % des cas, ils étaient atteints de cancers et avaient subi de multiples traitements. A noter : aucun malade du sida n'a demandé l'euthanasie. Dans 48 % des cas, les malades avaient entre 60 et 79 ans et dans 32 % des cas, entre 40 et 59 ans. Plus de neuf euthanasies sur dix ont été pratiquées sur des malades condamnés à brève échéance, cumulant souffrances physiques et psychiques.

Information. Dans ses recommandations aux parlementaires, la commission d'évaluation juge que la pratique correcte de l'euthanasie dans le respect de la loi nécessite avant tout un effort d'information et suggère la rédaction de deux brochures destinées l'une au corps médical et l'autre au grand public. Elle prône d'intégrer aux études médicales une formation préparant les futurs médecins à