Djakarta, envoyé spécial.
La présidente Megawati Sukarnoputri, fille du héros national Sukarno, lutte pour sa survie politique lors du scrutin d'aujourd'hui, première présidentielle directe de l'histoire indonésienne. Face à elle, un rival redoutable, ancien général et expert en économie agricole, Susilo Bambang Yudhoyono, nouveau venu en politique mais donné favori par les sondages. Souvent décriée pour sa passivité, Megawati a fait de gros efforts depuis le premier tour de la présidentielle, en juillet, où elle avait obtenu un score décevant. Elle a multiplié les interventions télévisées et même accepté un débat sur le petit écran, mais devant des journalistes sélectionnés et à la condition que son concurrent Bambang Yudhoyono ne soit pas présent dans la même salle. «Elle s'est améliorée, mais son rival (le candidat à la vice-présidence, Hasyim Muzadi, ndlr) s'est montré beaucoup plus actif pendant le débat. Où est le leadership ?», s'interroge Marzuki Darusman, président de Partnership, un organisme qui milite pour la bonne gouvernance en Indonésie.
Popularité. A la fin de l'ère Suharto, Megawati avait été perçue comme la victime d'un régime brutal et répressif, enclin à écraser toute velléité d'opposition. Cette image de martyre et sa filiation avec le premier président indonésien, Sukarno, lui avait donné une formidable popularité dans l'archipel. Ironiquement, Megawati est aujourd'hui soutenue par le Golkar, ancien parti de Suharto. Elle incarne le statu quo. «Nous ne p