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Libération

Percée de l'extrême droite aux régionales en Allemagne

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Le parti de Schröder réussit à limiter les dégâts en Saxe et au Brandebourg.
publié le 20 septembre 2004 à 2h12

Berlin, de notre correspondante.

Les sondeurs ne s'étaient pas trompés. Deux partis d'extrême droite ont réussi, hier, à s'imposer en ex-Allemagne de l'Est, où les électeurs de deux Länder, la Saxe et le Brandebourg, étaient appelés à voter pour le Landtag (Parlement régional). En revanche, la débâcle maintes fois annoncée du SPD, le parti au pouvoir à Berlin, n'a pas eu lieu. Les chrétiens-démocrates, en revanche, ont essuyé leur première grosse défaite depuis la réélection de Gerhard Schröder à la chancellerie, il y a exactement deux ans. Et le raz de marée des néocommunistes du PDS a été beaucoup plus limité que prévu.

Mobilisation. Depuis que le Parti national démocratique (NPD) a obtenu, il y a quinze jours, le score inattendu de 4 % aux élections du Land de Sarre, une seule question obsédait les médias allemands. Le NPD allait-il, pour la première fois depuis 1965, passer la barre des 5 % et rentrer au Parlement régional de Dresde ? Ces derniers jours, Schröder a appelé ses concitoyens à se mobiliser pour tenter d'endiguer le parti xénophobe et antisémite. Mais rien n'y a fait. Bien que la participation soit restée relativement stable (59 %), le NPD fait, avec 9,1 % des voix, une entrée en force. «C'est un grand jour pour les Allemands qui veulent rester allemands», a proclamé son candidat, Holger Apfel, qui dit vouloir «détruire le monument de Berlin en hommage à l'Holocauste».

Créé en Allemagne de l'Ouest après la guerre, le parti d'extrême droite a su exploiter la frus