Washington, de notre correspondant.

Changement de cap. Le candidat démocrate John Kerry comptait terminer la campagne en se concentrant sur l'économie, la santé, l'emploi. Finalement, ses stratèges ont décidé qu'il valait mieux qu'il remette l'Irak au coeur de son discours et qu'il attaque de front la crédibilité de George Bush dans la lutte contre le terrorisme. Hier, à l'université de New York, Kerry a prononcé un discours entièrement consacré à l'aggravation de la guerre. «Envahir l'Irak a provoqué une crise d'ampleur historique, et si nous ne changeons pas de politique, il faut s'attendre à assister à une guerre sans fin», a-t-il déclaré, dressant le décompte inquiétant des morts : «42 Américains sont morts en juin, juste avant le transfert du pouvoir, mais 54 en juillet, 66 en août, et déjà 54 pour la première moitié de septembre.»

Spot télévisé. L'Irak a été «une diversion profonde de cette guerre contre notre plus grand ennemi, Oussama ben Laden et les terroristes», a-t-il encore assené, avant d'avancer un plan de sortie en quatre points : retrouver l'appui des alliés (grâce à un sommet), accélérer l'entraînement de troupes irakiennes, garantir l'organisation d'élections l'an prochain, organiser la reconstruction pour qu'elle bénéficie vraiment à la population. Kerry estime possible de rapatrier graduellement les troupes sur quatre ans, en commençant «l'été prochain». Pour appuyer son offensive contre la politique en Irak, le candidat diffuse depuis dimanche un nouveau