Djakarta, envoyé spécial.
Un ancien général de division, modérément réformiste, est devenu le nouveau président indonésien après avoir largement remporté, selon des résultats encore partiels, la première présidentielle au suffrage direct, devant la titulaire du poste, Megawati Sukarnoputri. Susilo Bambang Yudhoyono, 55 ans, surnommé «SBY», qui a fait toute sa carrière militaire sous le régime autocratique de l'ex-général Suharto, a remporté environ 59 % des voix contre 41 % pour sa rivale, dont la vie politique s'est probablement achevée cette semaine.
Evolution chaotique. Ce natif de Java-Est, au physique imposant, ne se laisse pas facilement classer. Pour certains, c'est un conservateur marqué par l'idéologie de l'Ordre nouveau (le régime de Suharto) dont il convient de se méfier. Pour d'autres, il incarne la possibilité d'un changement progressif vers une Indonésie plus dynamique et plus ouverte. «Il présidera à un gouvernement plus libéral, mais dans certaines limites à cause de son passé de militaire», juge l'homme politique Sarwano Kusumaadmatdja. De fait, le parcours de Bambang Yudhoyono a épousé l'évolution chaotique d'un archipel qui continue à chercher ses marques après avoir connu successivement une longue dictature, une crise économique abyssale en 1997 et l'effondrement d'un régime trentenaire l'année suivante.
Ceux qui ont connu SBY avant 1998 le décrivent comme un officier «arrogant et sûr de lui», rétif à toute idée de vraie réforme politique. En juillet 1996, i