Rome, de notre correspondant.
Sous la pression d'arrivées massives d'immigrés clandestins sur l'île de Lampedusa, au sud de la Sicile, le gouvernement Berlusconi a décidé de se faire l'avocat du colonel Kadhafi. A l'occasion de la réunion aujourd'hui à Bruxelles du Coreper, qui regroupe les représentants des vingt-cinq pays membres de l'Union européenne, les autorités italiennes ont en effet annoncé qu'elles demanderaient la levée des sanctions contre Tripoli. Vendredi, le ministre de l'Intérieur italien, Giuseppe Pisanu, a même menacé de violer l'embargo contre la Libye si les partenaires européens ne donnaient pas le feu vert pour la fourniture au colonel Kadhafi de matériel militaire destiné au contrôle de ses côtes : viseurs optiques nocturnes, hélicoptères, Jeep et nouveaux radars. «Si nous ne parvenons pas à convaincre l'Europe, l'Italie contournera l'interdit», a insisté le ministre.
Alors que l'été a été marqué par le débarquement de milliers de clandestins sur les plages italiennes, le gouvernement Berlusconi qui avait fait de la lutte contre l'immigration l'un des points cardinaux de son programme électoral multiplie les initiatives pour freiner les arrivées en provenance de Libye. Et cela, alors qu'à proximité de la frontière avec la Tunisie des centaines de milliers de personnes, venues de toute l'Afrique, s'entassent en attendant de pouvoir traverser le canal de Sicile.
«Centres d'accueil». Fin août, Berlusconi avait même interrompu ses vacances en Sardaigne po