Le bilan des victimes ne cesse d'augmenter en Haïti après le passage, ce week-end, de la tempête tropicale Jeanne. Le dernier décompte officiel faisait état hier de 709 morts, mais, de l'aveu même des autorités, il était encore largement sous-estimé. En effet, les communications sont coupées avec certaines des régions les plus touchées, notamment le département du Nord-Ouest et l'île de la Tortue, sur la côte nord, où vivent 26 000 habitants, toujours inaccessible hier. La ville des Gonaïves était, selon ce bilan provisoire, la plus sinistrée avec au moins 550 morts.
Equipe d'urgence. «Un chiffre qui est malheureusement loin d'être définitif, la décrue des eaux pourrait faire apparaître de nouvelles victimes», estime Wolde Saugeron, du Comité international de la Croix-Rouge, présent en Haïti, et qui a envoyé une équipe d'urgence dans la troisième ville du pays. Hier, la moitié de cette ville de plus de 200 000 habitants était encore sous les eaux. Constitué en partie de bidonvilles, le quartier populaire de Raboteau, près du port, et donc spécialement exposé aux vagues provoquées par la tempête, a été particulièrement touché.
Le Premier ministre Gérard Latortue a déclaré trois jours de deuil national et lancé un appel à l'aide internationale d'urgence. Aux Gonaïves, les premiers secours étaient arrivés via les hélicoptères de la Minustha, la mission de l'ONU de quelque 3 500 hommes, militaires et civils, chargés de la «stabilisation» du pays après la rébellion du début de l'an