Les autorités haïtiennes ont décidé d'enterrer dans des fosses communes les corps des victimes de la tempête tropicale Jeanne, qui a fait, ce week-end, au moins 711 morts et plus de 1 000 disparus en Haïti, selon un dernier bilan provisoire. En outre, plus de 250 000 personnes ont dû abandonner leur foyer. Les secours n'arrivent toujours pas dans certaines zones isolées par les inondations, comme l'explique Guiteau Jean-Pierre, directeur de la Croix-Rouge haïtienne, dont une équipe s'est rendue aux Gonaïves.
Quelles sont les urgences ?
Il y a d'abord un manque total de nourriture, d'eau et de produits de première nécessité. Dès lundi, nous avons pu faire passer un premier convoi d'urgence. Un autre doit partir avec de l'eau et de la nourriture, quelques centaines de sacs de riz, des haricots. Le nécessaire pour environ 500 familles pour une semaine, c'est totalement insuffisant mais c'est tout ce que nous pouvons faire dans l'urgence. Nous attendons deux avions de la Croix-Rouge française (1). Et puis il faut, vite, des antibiotiques et des médicaments contre la malaria. Il y a beaucoup de moustiques dans la zone. Il faut donc s'attendre à une épidémie de malaria. Le risque aussi, c'est la dysenterie et la fièvre typhoïde. Ensuite, il y a les sans-abri, peut-être entre 10 000 et 15 000 personnes. Nous avons envoyé des tentes, mais c'est encore insuffisant. Le centre-ville est inondé, mais en dehors il y a des hauteurs où l'on peut installer des tentes.
Le problème n'est pas qu'