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Libération

Campagne xénophobe pour ne pas ouvrir le passeport suisse

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Dimanche a lieu un référendum pour simplifier l'obtention de la nationalité.
publié le 24 septembre 2004 à 2h16

Genève, de notre correspondant.

«L'heure est au sursaut républicain, mais ne nous leurrons pas : nous, les démocrates, de gauche, du centre ou de droite, nous nous réveillons peut-être trop tard !» confie Léonard Bender, vice-président du parti radical, une formation gouvernementale (centre droit) proche des milieux d'affaires. Ce week-end, les Suisses sont appelés aux urnes pour se prononcer sur des modifications de la Constitution visant à accorder plus facilement la nationalité helvétique aux deuxième et troisième générations d'étrangers ­ donc nés et grandis dans le pays. Or, la droite populiste et xénophobe a lancé une campagne haineuse et démagogique d'une extrême virulence pour s'opposer à ce qu'elle estime être «le bradage» de la nationalité suisse.

Démagogie. A coup d'encarts publiés par certains journaux (beaucoup de publications ont refusé), cette frange xénophobe dont la tête de proue, Christoph Blocher, siège au gouvernement de coalition, veut faire croire que «grâce aux naturalisations automatiques», «les musulmans seront majoritaires en Suisse dans vingt ans». Dans toutes les villes, de grandes affiches montrent des mains ­ souvent noires ou brunes ­ s'emparant de passeports frappés de la croix helvétique. Faite de démagogie, de projections fantaisistes et de chiffres trafiqués, «cette propagande classiquement fasciste» paie, déplore Karl Grünberg, secrétaire général de SOS Racisme.

Les sondages le prouvent : en août plus de deux tiers des Suisses étaient favorab