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Libération

La Turquie choisit l'Europe

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Pour adhérer à l'UE, le Premier ministre cède sur la pénalisation de l'adultère.
publié le 24 septembre 2004 à 2h15

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

La Turquie a sauvé hier ses chances d'entrer un jour dans l'Europe. La Commission européenne va pouvoir recommander, le 6 octobre, aux vingt-cinq chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne d'ouvrir sans condition les négociations d'adhésion avec Ankara. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait hier le voyage de Bruxelles, pour annoncer au commissaire chargé de l'élargissement, l'Allemand Günter Verheugen, farouche militant de la cause turque, qu'il renonçait à son projet de pénaliser l'adultère, contesté par les Européens. Mieux : il s'est engagé à faire voter dans un bref délai la réforme modernisant le code pénal (réclamée par l'Union). La Grande Assemblée nationale a d'ailleurs été convoquée en session extraordinaire dès dimanche. «Il n'y a désormais plus d'obstacle sur la table», empêchant de donner un feu vert à Ankara, s'est réjoui Günter Verheugen.

Volte-face. C'est pour donner des gages à sa base que le Premier ministre turc et patron de l'AKP (parti issu du mouvement islamiste) a soutenu un amendement pénalisant l'adultère ­ qui n'était plus un crime en Turquie depuis 1996 ­ dans le projet de loi réformant le code pénal. A quelques semaines de l'avis de la Commission, l'affaire a fait grand bruit. N'était-ce pas là le signe que l'AKP était un parti faussement moderniste mais réellement islamiste ? Dans un premier temps, Erdogan a retiré l'amendement litigieux avant de faire volte-face, jeudi dernier, en