Le Caire, de notre correspondante.
Un Moubarak peut en cacher un autre. Pour les diplomates, Hosni, le père, 76 ans dont vingt-trois à la tête de l'Egypte, incarne la stabilité, le roc rassurant du Proche-Orient. Pour la jeunesse, la réforme, la nouvelle Egypte, c'est Gamal, le fils, 41 ans, qui s'y colle. Passation de pouvoir ? «L'Egypte n'est pas une monarchie», a lâché le raïs en janvier. «Je n'ai jamais songé à devenir président», a promis son fils. Les deux Moubarak ont beau s'en défendre, tout semble fait pour présenter Gamal comme présidentiable. Un message à nouveau dispensé lors du congrès annuel du Parti national démocratique (PND) au pouvoir, qui s'est achevé hier au Caire. Unanime, il a entériné la politique du gouvernement nommé cet été, dont le noyau dur est composé d'hommes d'affaires proches de Moubarak junior, qui dirige depuis deux ans le comité politique du parti.
Etat d'urgence. Pendant trois jours, ces nouveaux ministres ont défendu l'action «réformatrice» du gouvernement et, par extension, du parti. Une vision centrée sur la relance de l'économie, priorité d'un pays qui commence à peine à émerger d'une grave crise. Si le gouvernement a déjà annoncé de vraies réformes douanières, bancaires et fiscales, il semble moins pressé de s'attaquer au volet politique. Face au projet américain de Grand Moyen-Orient, l'Egypte dit vouloir démocratiser à son rythme, loin des ingérences étrangères.
Le régime se flatte ainsi d'avoir créé un Conseil consultatif des droits d