Santiago, de notre correspondante.
Un mois après la levée d'immunité d'Augusto Pinochet, la dernière pierre à l'instruction menée contre lui vient enfin d'être posée. A 11 heures samedi, le juge Juan Guzman a interrogé l'ancien dictateur durant vingt à trente minutes à son domicile de la Dehesa, quartier résidentiel de Santiago. Après une série de recours déposés par la défense pour empêcher sa tenue, cette «rencontre entre gentlemen», comme l'a qualifiée le juge Guzman, a finalement eu lieu dans «l'harmonie» et «le respect de l'autre», a ajouté Gustavo Collao, l'avocat de Pinochet présent durant l'interrogatoire.
Degré de responsabilité. Même s'il a été obligé de résumer en six questions les quatorze listées, du fait de l'état de fatigue marqué de l'ancien général, âgé de 88 ans, le juge s'est dit satisfait de l'entretien. Il s'agissait pour lui d'établir le degré de responsabilité de Pinochet dans la séquestration, la torture et la disparition de 19 prisonniers politiques, dans le cadre du plan Condor, un plan de coordination des services secrets, mené dans les années 70 par les dictatures sud-américaines pour éliminer leurs opposants politiques.
La plupart des questions posées auraient ainsi cherché à déterminer ce que savait l'ancien général des agissements, au sein du plan Condor, des services secrets chiliens, la Dina (Direction nationale de l'intelligence). Il s'agissait aussi de comprendre quelle relation il entretenait exactement avec elle, et plus particulièrement ave