Washington de notre correspondant
C'est devenu proverbial sous l'administration Bush. Lorsque Colin Powell réapparaît sur les écrans, c'est que la situation est grave. Depuis quelques jours, on ne voit que le rassurant secrétaire d'Etat, avec sa voix ronde et son air posé. Après avoir exprimé son souhait d'organiser dans le courant du mois d'octobre, en Jordanie ou en Egypte, une conférence internationale sur l'Irak (Libération d'hier), Powell a exposé dimanche, sur différents plateaux de télévision, les grandes lignes du plan d'action pour récupérer, avant la fin de l'année, les zones tenues par les rebelles. Mais il n'a fait qu'ajouter à la confusion ambiante à Washington : prenant le contre-pied de l'optimisme affiché devant l'ONU par le président George W. Bush et le Premier ministre irakien Iyad Allaoui, il a reconnu sans fard sur ABC que «la situation empirait» sur le terrain, et que les ressentiments antiaméricains dans le monde musulman s'étaient accrus.
Tiraillements. Bousculée par John Kerry, qui a subitement décidé de réorienter sa campagne sur la guerre qu'il décrit désormais comme un désastre, l'administration Bush s'agite pour trouver comment sortir de ce piège politique. Ce qui ne se passe pas sans un certain méli-mélo dans la communication gouvernementale. Une fois encore, des tiraillements sérieux ont lieu entre le Pentagone et le département d'Etat. Ils portent notamment sur les conditions nécessaires pour assurer la légitimité des élections en Irak. Bush et