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Libération

«Il n'y a pas de solution militaire à l'Intifada»

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publié le 29 septembre 2004 à 2h19

Jérusalem, de notre correspondant.

Au bout de quatre ans d'Intifada, Israéliens et Palestiniens continuent de s'étriper, chaque jour, avec des moyens disproportionnés. Les «partenaires» de paix d'hier sont aujourd'hui «ennemis» irréductibles. L'Intifada a fait trois fois plus de victimes palestiniennes qu'israéliennes : 3 334 Palestiniens (82 % de civils) ont été tués, selon le Dr Moustafa Barghouti, directeur de l'Institut palestinien de la santé (1). De son côté, le Chabak, le service israélien de renseignements intérieurs, recense 1 017 Israéliens tués (70 % de civils). Sans compter les milliers de blessés des deux côtés.

La visite d'Ariel Sharon, le 28 septembre 2000 sur le mont du Temple, qui est aussi le Noble Sanctuaire de l'islam, ne fut sans doute pas le «déclencheur» mais le «catalyseur» de l'Intifada. Car le feu couvait. Au moins depuis le «fiasco» de la rencontre de Camp David entre Ehud Barak et Yasser Arafat, à l'été 2000. La «répétition générale» de l'Intifada peut être datée du 15 mai 2000, jour de la commémoration de la Naqba, la défaite arabe de 1948. Pendant les manifestations, 8 Palestiniens sont tombés sous les balles israéliennes, des centaines ont été blessés. C'est la thèse d'un ouvrage-bilan remarquable et balancé, qui vient de paraître (2) : les auteurs, Amos Harel, correspondant militaire du quotidien Haaretz, et Avi Isacharoff, spécialiste des affaires arabes à la radio publique Kol Israël, y dissèquent le «glissement progressif» de la «négociation»