Madrid de notre correspondant
L'Eglise espagnole est sur le pied de guerre. Très discrète durant les années Aznar, elle s'oppose aujourd'hui aux réformes liées aux «libertés civiles» lancées par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero. Accélération de la procédure du divorce, feu vert à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, fin du caractère obligatoire des cours de religion dans les écoles publiques, droit de mariage pour les homosexuels... Autant de changements radicaux vus d'un bon oeil par la société espagnole, mais qui provoquent l'ire de la Conférence épiscopale.
C'est l'annonce du mariage gay, une première en Europe du Sud, qui a mis le feu aux poudres. Alors qu'un avant-projet de loi passe demain en Conseil des ministres l'entrée en vigueur est prévue en 2005 , les évêques tirent à boulets rouges sur ce qu'ils qualifient de «perversion». Pour Juan Antonio Martinez Camino, porte-parole de la Conférence épiscopale, «l'union entre homosexuels mettrait en péril le système économique de la nation» et «constituerait un facteur de dissolution du bon ordre social dont le pilier est l'unique et véritable mariage».
Mobilisation. Sans appeler officiellement à des manifestations, l'Eglise catholique veut «promouvoir dans la rue la vision chrétienne sur les sujets de société». Une façon à peine voilée d'encourager la mobilisation contre les réformes, comme au début des années 80, sous le règne du socialiste Felipe Gonzalez, lors de l'introduction