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Libération

Une guerre du pétrole menace au Nigeria

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Des rebelles du delta du Niger, où se concentre l'exploitation pétrolière, demandent aux compagnies étrangères de quitter la région.
publié le 30 septembre 2004 à 2h20
(mis à jour le 30 septembre 2004 à 2h20)

«Une guerre totale contre le Nigeria à partir du 1er octobre», ni plus ni moins. Cette déclaration d'un groupe rebelle du delta du Niger a eu pour effet immédiat d'enflammer les cours du pétrole. Avec ses 2,5 millions de barils quotidiens, le Nigeria est le premier producteur africain et le sixième au niveau mondial. De son sous-sol est extrait le Bony Light, un brut léger, très apprécié des raffineries américaines dont ce pays, le plus peuplé du continent, est le cinquième fournisseur.

La hausse des prix du brut fournit au leader de la Force volontaire du peuple du delta du Niger (FVPDN), formée l'année dernière, une occasion historique de se faire entendre. Mujahid Dokubo Asari, un homme d'une quarantaine d'années, se présente comme le justicier des Ijaws, le quatrième groupe ethnique du Nigeria, fort de huit millions de personnes réparties dans la région productrice de pétrole. En leur nom, il revendique l'autodétermination de la région et recommande vivement aux compagnies internationales de quitter le delta, où elles se concentrent.

«Plaisantin». Jusqu'à ces derniers jours, les autorités nigérianes multipliaient les déclarations rassurantes. Le gouvernorat de Rivers qualifiait ainsi Asari de «plaisantin», tandis que le ministère de la Défense estimait que ses menaces étaient sans substance. Le chef de guerre revendique 200 000 hommes, mais le chiffre de 2 000 est sans doute plus près de la réalité... L'armée n'en a pas moins lancé une grande offensive con