Tokyo de notre correspondant
Faut-il croire Pyongyang ? Lundi, lors de l'assemblée générale de l'ONU à New York, le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Choe Su-hon, a prétendu que son pays avait retraité de l'uranium enrichi issu de 8 000 barres de combustible nucléaire usagé «transformées en armes», sans en préciser le nombre. Volonté d'intimidation ? Chantage ? Ou bien, comme les services américains en avaient acquis la certitude, Pyongyang a-t-il fini par mettre au point une ou plusieurs armes atomiques ? D'après Choe Su-hon, la Corée du Nord «n'avait pas d'autre choix que de posséder des armes nucléaires dissuasives contre une possible attaque des Etats-Unis». Fustigeant la stratégie américaine d'«élimination par la force de la Corée du Nord», l'officiel a estimé que le risque d'une guerre sur la péninsule coréenne était en train de «faire boule de neige».
Ces déclarations, à prendre avec des pincettes, ont fait l'effet d'une douche froide dans un Japon qui a déjà expédié en Corée du Nord la moitié des 250 000 tonnes de riz promises à Kim Jong-il par le Premier ministre Koizumi en mai. Le pavé dans la mare nucléaire de lundi pourrait durcir la position nippone résumée par la formule de Shinzo Abe, bras droit de Koizumi : «Défendre le Japon contre Kim Jong-il.» Et ranimer le débat sur la nucléarisation de l'archipel réclamée par des faucons à Tokyo. Il y a dix ans, l'ex-Premier ministre Hata avait affirmé que le Japon avait «la capacité de construire des bo