Menu
Libération

Le Japon veut se défendre contre Pyongyang

Article réservé aux abonnés
Face aux menaces nord-coréennes, Tokyo songe à se renucléariser.
publié le 1er octobre 2004 à 2h22

Tokyo de notre correspondant

Faut-il croire Pyongyang ? Lundi, lors de l'assemblée générale de l'ONU à New York, le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Choe Su-hon, a prétendu que son pays avait retraité de l'uranium enrichi issu de 8 000 barres de combustible nucléaire usagé «transformées en armes», sans en préciser le nombre. Volonté d'intimidation ? Chantage ? Ou bien, comme les services américains en avaient acquis la certitude, Pyongyang a-t-il fini par mettre au point une ou plusieurs armes atomiques ? D'après Choe Su-hon, la Corée du Nord «n'avait pas d'autre choix que de posséder des armes nucléaires dissuasives contre une possible attaque des Etats-Unis». Fustigeant la stratégie américaine d'«élimination par la force de la Corée du Nord», l'officiel a estimé que le risque d'une guerre sur la péninsule coréenne était en train de «faire boule de neige».

Ces déclarations, à prendre avec des pincettes, ont fait l'effet d'une douche froide dans un Japon qui a déjà expédié en Corée du Nord la moitié des 250 000 tonnes de riz promises à Kim Jong-il par le Premier ministre Koizumi en mai. Le pavé dans la mare nucléaire de lundi pourrait durcir la position nippone ­ résumée par la formule de Shinzo Abe, bras droit de Koizumi : «Défendre le Japon contre Kim Jong-il.» Et ranimer le débat sur la nucléarisation de l'archipel réclamée par des faucons à Tokyo. Il y a dix ans, l'ex-Premier ministre Hata avait affirmé que le Japon avait «la capacité de construire des bo