São Paulo de notre correspondante
Lula respire. Après la récession de l'an dernier, le Brésil renoue avec la croissance (4,2 % au premier semestre), et le chômage régresse. Résultat, à la veille des municipales (lire encadré), la cote de popularité du président, en chute jusqu'en juillet, est remontée à 41,3 %. Pour Lula, la «potion amère» (rigueur budgétaire et hausse des taux d'intérêt) infligée l'an dernier a payé. Elle ramène la croissance après avoir mis fin à la crise financière due à la crainte des marchés de le voir élu. Une surprise pour ceux qui pariaient qu'un homme de gauche ruinerait l'économie, «et pour ceux qui ont cru à tort que la gauche serait l'as du social», dit Sonia Rocha, spécialiste de la pauvreté.
Le bilan de la lutte contre la pauvreté est en effet mitigé. Il y a eu pourtant des avancées, comme l'intégration des aides sociales en une seule «bourse famille», qui triple l'aide mensuelle moyenne aux plus démunis et accroît le nombre de ses bénéficiaires. D'ici à 2006, le programme devrait englober les 11,4 millions de familles (soit près du tiers de la population) vivant officiellement sous le seuil de pauvreté, 4,5 millions d'entre elles en bénéficient déjà. Or le gouvernement a admis qu'il n'était pas à même de s'assurer que les contreparties exigées en échange de l'argent comme la scolarisation des enfants étaient remplies. Ni même de la destination de cet argent, qui va parfois à la clientèle politique des pouvoirs locaux, chargés de le distribue