Bruxelles (UE) correspondance
Il n'y aura pas de centres de transit pour réfugiés hors de l'Union européenne. Le projet italo-allemand de parquer les demandeurs d'asile aux portes de l'Union, a essuyé, vendredi, un ferme refus de la France. Le ministre français de l'Intérieur a fait savoir que Paris était opposé à la création de tout ce qui ressemblerait à ce type de camps. «La France n'est pas d'accord [...] car on a eu un exemple grandeur nature avec Sangatte. Les grands bénéficiaires de ces camps sont les organisations mafieuses», a affirmé Dominique de Villepin lors d'une réunion informelle avec ses homologues européens aux Pays-Bas. Un pavé dans la mare de l'Allemagne, de l'Italie et de la Grande-Bretagne qui font du forcing pour délocaliser dans des pays tiers le traitement des demandes d'asile.
L'Italie, à nouveau débordée cet été par le débarquement sur ses côtes de milliers de clandestins partis de Libye, espère conclure un tel accord avec Tripoli.
Tollé. Plutôt que de laisser ces réfugiés risquer leur vie en mer, le ministre allemand Otto Schily prône le financement par l'UE de centres pilotes, dans les pays riverains de la Méditerranée. En mars 2003, la Grande-Bretagne avait soumis un projet similaire. Exaspéré par le problème de Sangatte, Londres suggérait de grouper hors UE les candidats à l'asile déjà parvenus en Europe. Ce qui avait soulevé un tollé parmi les associations de défense des réfugiés, le HCR soulignant son incompatibilité avec la convention de Genève.