Santiago de notre correspondante
Le futur judiciaire d'Augusto Pinochet est suspendu à la décision de trois experts médicaux. Les neurologues Sergio Ferrer, choisi par la défense, et Jorge Tapia Illanes, nommé par le juge Juan Guzman Tapia, ainsi que le psychiatre Martin Cordero, choisi par les avocats des droits de l'homme, ont examiné jeudi l'ex-dictateur, âgé de 88 ans. La procédure a pour but de connaître son état de santé mentale. Et de déterminer s'il est en condition d'affronter un procès.
Le 26 août, la Cour suprême du Chili a levé l'immunité de l'ancien chef d'Etat autoproclamé afin qu'il puisse être interrogé par le juge, il y a une semaine (lire ci-dessous), et, le cas échéant, mis en examen pour sa participation présumée aux crimes commis au cours du plan Condor.
Ce n'est pas la première fois que le juge Juan Guzman mène une procédure judiciaire contre l'ancien dictateur. Le magistrat est à l'origine de la première levée d'immunité de l'ancien général il y a quatre ans. Mais la Cour suprême annule en 2002 les poursuites engagées contre Pinochet, pour cause de «démence légère», établie par des rapports médicaux. Depuis, aucune levée d'immunité n'était acceptée. Ce n'est que face aux apparitions publiques de l'ancien dictateur, qui fait montre alors de lucidité, que la Cour a décidé, à nouveau, de lever son immunité.
Si les experts, qui doivent se prononcer au plus tard le 8 octobre, estiment Pinochet «dément», il est fort probable qu'aucune poursuite ne sera engagée,