Menu
Libération

L'Internet, nouvelle caisse de résonance du jihad

Article réservé aux abonnés
Les preneurs d'otages en Irak utilisent le Web pour diffuser leurs vidéos sanglantes et communiquer avec leurs sympathisants.
publié le 6 octobre 2004 à 2h27

Le bourreau tenait-il son couteau comme il faut ? A-t-il égorgé sa victime trop lentement ? La lame aurait-elle dû être moins penchée ? Le geste, et non l'acte, était-il halal, conforme à la charia ? Telles sont les questions surréelles apparues sur l'un des forums islamistes, proches de la mouvance d'Al-Qaeda au lendemain de la décapitation de l'Américain Eugene Armstrong.

Après la vidéo, le débat. Les mêmes qui postent sur le Web des images d'épouvante, peuvent recueillir presque en temps réel les réactions de leurs sympathisants, voire discuter avec eux. «L'Internet est devenu le principal outil de communication des groupes armés, aussi bien en interne que vers l'extérieur», explique Anne Giudicelli, une ancienne chargée de mission au ministère des Affaires étrangères, spécialisée dans les affaires de terrorisme.

Arabisante, elle les suit, pas à pas, depuis trois ans à travers la Toile. Elle tente d'identifier leur jargon, leur façon d'opérer, les thèmes qui les agitent. Un travail de fourmi devenu essentiel depuis la recrudescence des prises d'otage et leurs mises en scène sur le Net. Leurs revendications sont souvent confuses, contradictoires, à l'authenticité douteuse.

Différents supports. Comment démêler le vrai du canular ou de l'intox ? Pas par la technique utilisée, selon Anne Giudicelli. Les ravisseurs de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot ont «recouru à différents supports. Par deux fois, ils ont installé une page provisoire qu'ils avaient louée, avec leur no