Istanbul de notre correspondant
Les dirigeants turcs comme les médias se félicitent du verdict positif de la Commission européenne en faveur de l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE, préférant minimiser les multiples conditions et verrous posés par Bruxelles. «Ce que nous attendions est ressorti» dans le rapport de Bruxelles, a estimé, visiblement détendu, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, tout en qualifiant de «discriminatoires» les nouvelles conditions imposées par l'exécutif communautaire à son pays. Le plus symbolique de ces garde-fous inédits serait la possibilité pour l'Union de «suspendre les négociations» en cas «d'infraction sérieuse et permanente» de la Turquie aux normes démocratiques européennes.
La presse n'en est pas moins enthousiaste. «Bon voyage Turquie !» titrait hier Hurriyet (droite populaire), le plus grand tirage des quotidiens turcs, ravi de la coïncidence du feu vert bruxellois avec la célébration du 81e anniversaire de la libération d'Istanbul, occupée par les Britanniques, les Français et les Italiens à la fin de la Première Guerre mondiale. Oktay Eksi, principal éditorialiste de ce quotidien toujours proche du gouvernement en place, regrette, avec nostalgie, qu'Atatürk, le fondateur de la république turque, mort en 1939, ne soit plus là pour «voir cette victoire».
«Une journée plus belle que les autres», salue Milliyet (centre droit). Le quotidien Sabah (libéral) parle de «la Nouvelle Turquie» et son éditorial «remercie profondément» G