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Libération

Afghanistan: dans le Nangarhar, la mafia de l'opium règne en maître

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La police antidrogue espère qu'après la présidentielle, elle pourra enfin travailler efficacement.
publié le 9 octobre 2004 à 2h31

Jalalabad envoyé spécial

Opium et seigneurs de la guerre. Les deux calamités de l'Afghanistan hantent plus que jamais la province du Nangarhar, ainsi que les provinces voisines de cette région frontalière du Pakistan. Les unités de répression antidrogue, aux effectifs dérisoires, y sont impuissantes face à une mafia de l'opium en cheville avec les plus hauts responsables, à commencer par le gouverneur, pourtant nommé et soutenu par le gouvernement central de Kaboul. Après la chute des talibans fin 2001, comme dans bien d'autres endroits d'Afghanistan, les chefs de guerre locaux se sont vu conférer des titres officiels par un pouvoir central faible. La situation perdure car les Etats-Unis, qui se sont alliés à eux pour chasser les talibans du pouvoir, estiment avoir encore besoin d'eux pour poursuivre la traque. Les milices armées de ces chefs tribaux, fortes de centaines d'hommes, ont été rebaptisées «régiments» de l'armée et de la police, alors qu'en réalité, elles font office de milices privées au service de ces potentats locaux. Aux échelons inférieurs, les petits commandants moudjahidin ont aussi obtenu des postes officiels, souvent dans la police.

Mission impossible. La situation a de quoi désespérer Ahmed Shah Himat, le commandant régional de l'unité de police antidrogue, basée à Jalalabad et créée il y a un an par le ministère de l'Intérieur. Forte d'une trentaine d'hommes, cette cellule a pour mission impossible de réprimer le trafic de drogue dans le Nangarhar (une pr