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Libération

Irak: fin tragique pour Ken Bigley

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publié le 9 octobre 2004 à 2h31

Bagdad envoyé spécial

Kenneth Bigley est mort, égorgé par ses ravisseurs devant une caméra vidéo. Le film de cette exécution a été adressé, vendredi, à plusieurs chaînes de télévision dans la capitale irakienne. A genoux, mains liées dans le dos, l'otage britannique lance une ultime supplique. Six bourreaux, visages masqués, se tiennent derrière lui. Impassibles. L'un d'eux brandit son couteau et décapite le prisonnier. Un sort déjà subi par les ingénieurs américains, Eugene Armstrong et Jack Hensley, enlevés le 16 septembre, avec Ken Bigley, dans leur villa de Bagdad. Leurs assassinats avaient été revendiqués par le Tahwid wal Jihad, groupe islamiste radical lié aux réseaux terroristes internationaux et solidement implanté dans les villes sunnites insurgées d'Irak, depuis le printemps. Jamais ce mouvement n'a épargné la vie d'un citoyen originaire d'un pays membre de la coalition. Les chances étaient donc faibles d'obtenir la grâce d'un sujet britannique employé par une entreprise étrangère qui participe aux chantiers de reconstruction de l'armée américaine.

Les ravisseurs de Kenneth Bigley auront toutefois joué sans le moindre scrupule avec les espoirs de l'opinion publique britannique. L'ingénieur de Liverpool a été maintenu en vie durant trois semaines quand ses collègues américains ont été tués dès les premiers jours de leur détention. Le Tahwid wal Jihad pensait ainsi peser sur les débats du Parti travailliste alors réuni en congrès. A deux reprises, le groupe a diffusé