Pour le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, il est un «seigneur de guerre» qui s'est arrogé le droit de vie et de mort sur tout un chacun. Pour la défense, il n'est qu'un combattant qui s'est battu pour sortir son peuple de «la faim, la maladie et l'encerclement», les trois plaies de Srebrenica, l'enclave martyre de la Bosnie orientale. Neuf ans après la chute de la ville, et les massacres commis par les forces serbes bosniaques un génocide, selon la justice internationale c'est le commandant de la défense des Musulmans bosniaques Naser Oric, 37 ans, qui est assis depuis le 6 octobre dans le box des accusés à La Haye.
Partialité. Les faits qui lui sont reprochés ne concernent pas les événements liés à la chute de l'enclave. Ils sont liés à la conduite des opérations militaires dans la première année de guerre. Arrêté par les forces de l'Otan en avril 2003, Naser Oric, qui plaide non coupable, est poursuivi pour meurtres et traitements cruels à l'encontre des détenus civils serbes. Il l'est également pour la destruction et le pillage d'une cinquantaine de villages et de hameaux serbes des communes de Srebrenica, Bratunac et Skelani, dont ses forces ont expulsé les habitants. Des faits qui se sont produits entre mai 1992 et mars 1993 et qui sont qualifiés de «violations des lois et coutumes de la guerre» et non de crimes contre l'humanité.
Le procès, qui devrait durer un an, a un grand écho. Naser Oric est l'un des rares musulmans de Bosnie jugé