Washington de notre correspondant
Plus que trois semaines avant le scrutin, et chaque candidat essaye d'attraper le momentum. Le mot est désormais omniprésent dans le débat. Il désigne le Graal d'une campagne électorale américaine : le courant favorable, l'élan qui mènera à la victoire. Après les deux premiers débats télévisés, à Miami il y a dix jours et à Saint-Louis vendredi, John Kerry a de bonnes raisons de penser que son adversaire a perdu le momentum. Mais saura-t-il en hériter ?
Stratégie opposée. Le premier débat s'est conclu par une victoire nette du démocrate. Le format du second un forum où les candidats déambulaient parmi des anonymes qui les questionnaient convenait bien à George W. Bush : évoluant avec aisance sur le tapis rouge, jouant celui qui s'exprime «avec les tripes», il a été bien meilleur qu'à Miami. Pourtant, c'est encore Kerry qui l'a emporté légèrement, à lire les différents sondages réalisés à chaud. Celui de l'institut Gallup est très instructif. A la question «Qui a été le meilleur ?», Kerry et Bush sont au coude à coude (47 % pour le premier, 45 % pour le second), mais le candidat démocrate a clairement conquis les modérés : les indépendants ont nettement penché pour lui (53 % contre 37 %) ainsi que les femmes (50 % contre 41 %).
Les deux candidats semblaient avoir choisi, lors de ce débat, une stratégie opposée. Bush a mis le paquet pour galvaniser sa base (par exemple sur l'avortement, en appelant de ses voeux la promotion d'une «culture de