Menu
Libération

Chirac joue les avocats de Pékin

Article réservé aux abonnés
Sur Taiwan ou Tiananmen, le Président en visite d'Etat a été très accommodant.
publié le 11 octobre 2004 à 2h30

Pékin envoyés spéciaux

Ils sont sagement alignés comme à l'école, leur maroquin en cuir sous le bras. Patrick Kron (Alstom), Serge Tchuruk (Alcatel), Noël Forgeard (Airbus)... Tous les poids lourds du CAC 40 attendaient leur tour, samedi soir à Pékin, pour signer, sous le regard bienveillant de Jacques Chirac et du numéro un chinois, Hu Jintao, des contrats dont certains pèsent plus lourd que d'autres.

Complaisance. Le PDG d'Alstom est assurément le plus comblé : près de 1,5 milliard d'euros dans le transport et l'énergie pour une société en pleine crise, le salut vient de Chine ! A l'opposé, son collègue d'Airbus avoue sa «déception» : pas d'Airbus A-380 dans le carnet de commandes, l'amitié chiraquienne n'y aura pas suffi. Au total, environ 4 milliards d'euros qui sont mis en avant pour justifier les ambiguïtés et la complaisance politiques de cette visite d'Etat.

Deux heures auparavant, toute la puissance chinoise s'était imposée à la délégation française lors de l'accueil officiel sur la place Tiananmen : un défilé des troupes au pas de l'oie et vingt et un coups de canon entre le mausolée de Mao et la Cité interdite. Un lieu chargé d'histoire, qui vit l'écrasement du Printemps de Pékin en juin 1989. Lors d'une visite de cette nature, rien n'est laissé au hasard. Surtout pas la rencontre avec les médias qui fait suite à la cérémonie des contrats : la spontanéité n'est pas de mise avec le rituel du Parti, comme s'en sont rendu compte les diplomates français qui ont négocié c