Bagdad envoyé spécial
Des volées de roquettes en nombre inhabituel ont secoué la capitale irakienne durant tout le week-end, frappant tour à tour des ministères, des bases militaires et jusqu'aux hôtels du centre-ville où vivent, retranchés, la plupart des étrangers travaillant pour la coalition. Jamais les groupes armés n'avaient mené opération simultanée d'une telle ampleur, ne tirant pas moins d'une douzaine de salves de deux ou trois fusées, des engins artisanaux d'assez forte puissance, parfois en pleine journée. A ce harcèlement relativement ciblé, une spécialité de la résistance nationaliste, viennent s'ajouter des attentats-suicides à la voiture piégée, signés par les groupes islamistes radicaux, qui ont visé principalement les commissariats de police et les casernes de la Garde nationale irakienne.
Refuge perdu. A l'évidence, cette offensive qui a fait une trentaine de morts en un week-end se veut une riposte à l'assaut lancé, depuis une semaine, par l'armée américaine contre les villes sunnites insoumises. Lors d'une visite surprise sur une base du 1er Corps expéditionnaire des Marines hier, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld a admis que «le niveau de violence et que les difficultés [allaient] augmenter d'ici aux élections irakiennes de janvier». Les Etats-Unis entendent reconquérir quatre provinces irakiennes et une dizaine de villes qui échappent à tout contrôle depuis le mois d'avril. Outre que ces zones attirent désormais de nombreux groupes te