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Libération

Assassinat de Djindjic : procès politico-mafieux en Serbie

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La comparution du principal accusé du meurtre de l'ex-Premier ministre n'a pas levé le voile sur les commanditaires.
publié le 13 octobre 2004 à 2h33

Belgrade envoyée spéciale

Dans la salle d'audience high-tech du Tribunal spécial qui juge les assassins présumés du Premier ministre serbe Zoran Djindjic, le principal accusé semble, ce lundi, s'ennuyer ferme. Derrière une vitre pare-balles, le cheveu gras, engoncé dans un costume d'un bleu indéfinissable qui cache mal les tatouages qui s'échappent de son col et de ses manches, l'ex-légionnaire de 36 ans, ancien chef de milice promu à la tête d'une unité d'élite de la police de Slobodan Milosevic, «les Bérets rouges», et ancien mafieux, écoute d'une oreille distraite, fait des signes au public, situé en hauteur dans une galerie vitrée, et interroge de temps à autre les témoins. Clou de ce procès qui traîne en longueur, la comparution de Milorad Lukovic, dit Legija (Légion), qui s'est rendu à la justice en mai dernier après une cavale de quatorze mois, n'a toutefois rien éclairci.

Ballons d'essai. Legija dit qu'il est innocent, qu'il entretenait de bonnes relations avec la victime et qu'il était tout bonnement caché chez lui. Il ne manque jamais de semer le doute sur l'intégrité des hommes de l'ancien Premier ministre, qui, s'étant assuré de sa non-intervention, ont renversé, en octobre 2000, le pouvoir de Milosevic. Legija tâte le terrain, lance des ballons d'essai. Il dit qu'il aurait, pour le compte des hommes de l'ancien chef du gouvernement et de l'Etat, dont il a, se vante-t-il, toujours défendu les intérêts, vendu à l'étranger un stock de drogue saisi par les services. A