Bruxelles (UE), Rome
de nos correspondants
José Manuel Barroso n'a aucune intention de renvoyer à Rome Rocco Buttiglione. Hier, le président élu de la Commission européenne qui prendra ses fonctions le 1er novembre a «maintenu sa confiance» au commissaire italien, en dépit de ses propos jugés homophobes et machistes qui ont entraîné, lundi soir, un avis négatif sur sa candidature de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen. Barroso refuse même de décharger l'ancien ministre démocrate-chrétien du gouvernement Berlusconi du portefeuille Liberté, Sécurité et Justice, et de l'affecter à un poste moins sensible. Ce faisant, il choisit l'affrontement avec le Parlement qui doit investir, lors de sa session plénière du 27 octobre, l'ensemble de sa Commission.
«Péché». Rocco Buttiglione, un proche de Jean Paul II, n'a pas fait dans la finesse en qualifiant, lors de son audition du 7 octobre, l'homosexualité de «péché» et en estimant que «la famille existe pour permettre à la femme de faire des enfants et d'être protégée par un mâle». Lors du vote à bulletins secrets organisé par Jean-Louis Bourlanges (UDF, groupe des libéraux et des démocrates pour l'Europe, ADLE), président de la Commission des libertés civiles, 27 députés contre 26 ont estimé qu'il n'était pas apte à occuper le portefeuille de la Justice. Puis, par 28 contre 25, ils ont jugé qu'il devait rentrer chez lui... Un vote sans précédent depuis que le Parlement au