New York de notre correspondant
Il y a deux semaines, juste avant le premier débat télévisé à Miami, les stratèges républicains étaient confiants. Ce sont eux qui avaient imposé à leurs adversaires démocrates le thème de la première joute verbale entre George W. Bush et John Kerry : «l'Irak et la politique étrangère». Ils pensaient alors que le Président saurait tirer son épingle du jeu et faire de la sécurité nationale son principal atout. Au final, le sénateur du Massachusetts a remporté la partie haut la main, refaisant son retard sur Bush dans les sondages. Hier soir, donc, George W. Bush avait la rude tâche d'apparaître sous son meilleur jour, alors que l'ultime débat à Tempe, en Arizona, devait s'articuler autour d'un sujet qui n'est pas perçu comme son point fort : «l'économie et la situation intérieure».
Les deux hommes sont, en tout cas, en territoire connu. Avec l'Irak, l'économie a en effet dominé toute la campagne présidentielle 2004. Les démocrates ont décidé les premiers d'en faire l'un de leurs thèmes favoris. Kerry répète depuis des mois que Bush sera le premier président, depuis Herbert Hoover et la Grande Dépression, «à finir un mandat en ayant perdu des emplois». Le sénateur a ainsi développé son programme présidentiel autour d'un vaste plan destiné à créer 10 millions d'emplois.
Tandis que les Américains s'inquiètent des délocalisations, Kerry n'a pas hésité à prendre des accents protectionnistes, en se disant prêt à défendre les emplois américains et à «se