Bangkok de notre correspondant
Norodom Sihamoni, qui a été désigné hier nouveau roi du Cambodge par le Conseil du trône pour succéder à son père, Norodom Sihanouk, est probablement l'un de ses enfants les moins connus à la fois du public cambodgien et sur la scène internationale. C'est que ce célibataire de 51 ans, qui vit à Paris depuis le début des années 80, n'a jamais cherché la notoriété et, contrairement à nombre de ses parents, abhorre la politique. Norodom Sihamoni est artiste dans l'âme, une vocation qu'il a découverte au début des années 70 alors qu'il menait des études à Prague. «Il n'a jamais cherché à briller parce que ce n'est pas dans ses valeurs. Il fait des choses parce qu'il pense que c'est juste de les faire. C'est un honnête homme», estime Santha Leng, chorégraphe parisien qui a côtoyé Sihamoni.
Vocation.
Enfant de Norodom Sihanouk et de la reine Monique, Norodom Sihamoni, mélange des prénoms de ses parents, a commencé à étudier tout jeune la danse traditionnelle khmère avec sa soeur, la princesse Bopha Devi, qui deviendra plus tard danseuse du ballet royal. A 14 ans, il est l'acteur vedette du film le Petit Prince, tourné par son père. Sa vocation se confirme quand il poursuit ses études à Prague : art dramatique, danse classique, musique, cinéma, tout l'intéresse. Il décroche un premier prix de danse classique au Conservatoire national de Prague, avant de partir pour des études de cinéma à Pyongyang. Mais on est en 1976, quand les Khmers rouges tentent une