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Libération

Du passé, les socialistes hongrois font table rase

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La vieille garde communiste balayée, une nouvelle génération prend les rênes du parti.
publié le 18 octobre 2004 à 2h37

Budapest de notre correspondante

On n'aurait pu rêver meilleure musique que celle de Kill Bill, le film de Quentin Tarantino, pour ouvrir le XVe congrès du Parti socialiste hongrois (PSH). Car c'est une véritable révolution qui a eu lieu ce week-end dans le parti au pouvoir. Balayant la vieille garde, une nouvelle génération a pris les rênes. Un tournant presque aussi important que celui de l'automne 1989, où les réformateurs du Parti communiste avaient poussé dehors la vieille garde du PC hongrois qui disparaissait pour donner naissance à un Parti socialiste aux ambitions européennes.

L'appareil n'en continuait pas moins à être dominé par les mêmes hommes qui tenaient le haut du pavé sous l'ancien régime, et qui avaient provoqué la chute du communisme avant de s'asseoir à nouveau au pouvoir. Et une bonne partie de cette élite, à gauche comme à droite, avait travaillé pour les services secrets. En 2002, alors qu'il venait d'être choisi comme Premier ministre par les socialistes, Peter Medgyessy était forcé de reconnaître, après publication de documents compromettants, qu'il avait été un informateur sous l'ancien régime. Il était resté à son poste ; dans un sondage, la majorité des Hongrois ne jugeait pas sa démission nécessaire et passait l'éponge.

Aujourd'hui, le Parti socialiste a totalement tiré un trait sur le passé. Son nouveau président, Istvan Hiller, a fêté ses 40 ans le 7 mai dernier. Cet historien, actuel ministre de la Culture, est un ami de Ferenc Gyurcsany, Premier