Le temps des boucs émissaires semble revenu en Côte-d'Ivoire, où le processus de paix est à nouveau grippé. Alors que l'adoption des principales réformes politiques prévues par les accords de Marcoussis (janvier 2003), réactivés par ceux d'Accra (juillet 2004), patine au Parlement, les ex-rebelles refusent de leur côté d'entamer le processus de désarmement (Libération du 15 octobre). Face à cette série de blocages, un homme concentre aujourd'hui les foudres des partisans du président Laurent Gbagbo: le chef du gouvernement de «réconciliation nationale», Seydou Diarra. Nommé dans la foulée des accords de Marcoussis, ce musulman originaire du Nord aux allures de vieux sage s'est vu confier la tâche de sortir le pays de la crise la plus grave de son histoire. «Il fait office de punching-ball pour tous ceux qui refusent de prendre leurs responsabilités», dit l'un de ses proches.
Ce week-end, c'est le chef du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Gbagbo, qui a relancé les hostilités contre le Premier ministre, attaqué chaque fois que le processus de réconciliation s'enlise. Dans un communiqué, Pascal Affi N'Guessan l'a ainsi exhorté à «faire preuve de courage et de dignité pour démissionner de ses fonctions sans délai». Cette déclaration ne manque pas de sel: elle émane de l'un des signataires des accords de Marcoussis. A l'époque, le Premier ministre, Pascal Affi N'Guessan, avait apposé son paraphe au nom du FPI, avant de devoir céder sa place à Seydou Diarra... A son retou