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Libération

La diplomatie française marche sur des oeufs en Israël

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Michel Barnier entame une visite sur fond de tension franco-israélienne.
publié le 18 octobre 2004 à 2h37

Jérusalem de notre correspondant

Le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, a entamé hier une visite de travail de quarante-huit heures en Israël, en terrain, sinon miné, du moins cahoteux. L'an dernier, son prédécesseur au Quai d'Orsay, Dominique de Villepin, avait déployé des trésors de rhétorique flamboyante pour convaincre ses interlocuteurs des bonnes intentions de la France. Las!, dans l'opinion israélienne, sinon chez les gouvernants, les «regards croisés» entre les deux sociétés demeurent largement négatifs.

Apaisement. Il est vrai que la première initiative de Barnier dans la région a eu le don de déplaire à ses hôtes : en juin, il avait rendu visite au président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, fidèle à la position française qui le considère toujours comme un «interlocuteur incontournable». Le gouvernement israélien, qui se refuse d'ordinaire à recevoir les visiteurs d'Arafat, a différé alors l'accueil de Barnier. Au cours de cette visite, ce dernier rencontrera le Premier ministre, Ariel Sharon, ce qui constitue, au moins, «un geste d'apaisement», à défaut d'un véritable début de dialogue.

Autre volet de la mésentente franco-israélienne, les manifestations d'antisémitisme en France qui ont incité, le 18 juillet, Sharon à appeler les juifs de France à immigrer en Israël, afin de fuir un «antisémitisme déchaîné». Du coup, l'idée même d'une visite en France du Premier ministre israélien avait paru impossible sans des «explications» sur cette déclara