Bangkok de notre correspondant
Le limogeage du général Khin Nyunt, l'un des rares leaders de la junte birmane favorable à un dialogue avec l'opposition politique, présage d'un avenir sombre pour la Birmanie, pays où les libertés politiques n'existent pas et où les droits de l'homme sont bafoués quotidiennement. «Nous craignons que cela ne soit le prélude à une campagne de répression contre l'opposition et que la sécurité même d'Aung San Suu Kyi pourrait être remise en cause», s'inquiète l'universitaire Sunai Pasuk, expert de la Birmanie. Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et dirigeante de l'opposition à la dictature, est à nouveau assignée à résidence depuis un an. Le gouvernement thaïlandais a confirmé hier que le général Khin Nyunt, chef des services de renseignements militaires et officiellement numéro trois de la junte, avait été limogé pour corruption et assigné à résidence. Des rumeurs avaient auparavant indiqué que des militaires avaient lancé un raid sur le quartier général des services de renseignements militaires, cénacle des partisans de Khin Nyunt.
Prévarication. La plupart des analystes estiment que l'accusation de corruption n'est qu'un prétexte la plupart des militaires de haut rang étant impliqués à un degré ou un autre dans la prévarication et que le minicoup d'Etat d'hier résulte d'une lutte pour le pouvoir. «Il y a une guerre entre le MI (Military Intelligence) et l'armée depuis quinze ans. Jusqu'à présent, l'affrontement était caché, on ne pouvait