L'Europe est prête à fournir de la technologie nucléaire civile à l'Iran en échange de l'abandon du programme militaire de la République islamique.
En marge de la conférence annuelle de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire à Vienne (Autriche), la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni s'apprêtaient hier à proposer à l'Iran de l'aider à acquérir un réacteur à eau légère, une technologie civile comparable aux centrales électriques françaises. Avec l'aide de la Russie, l'Iran développe déjà un programme nucléaire civil, à la centrale de Bushehr.
En contrepartie de l'offre européenne, «l'Iran doit immédiatement suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium et de traitement du plutonium». Sinon, les pays européens pourraient se rallier à la proposition américaine de transmettre le dossier iranien au Conseil de sécurité des Nations unies. Ce qui ouvrirait la porte à des sanctions internationales.
L'Iran semble prêt à discuter de la proposition européenne. Mais pas à renoncer à acquérir une capacité industrielle d'enrichissement de l'uranium. «Nous devons pouvoir produire notre combustible nous-mêmes», vient ainsi de déclarer le président iranien Mohammed Khatami.
La proposition européenne ne plaît guère aux Etats-Unis, qui ont exprimé mercredi leur «inquiétude» face à tout transfert de technologie nucléaire à l'Iran, y compris civile.
La proposition européenne intervient un an, jour pour jour, après le voyage à Téhéran des ministres des Affaires étrangères des trois pays.