Sur l'écran, Robert Acosta, un soldat, parle seul face à l'objectif. «Le gouvernement m'a demandé de servir en Irak parce qu'il y avait des armes de destruction massive, mais elles n'étaient pas là. Ils ont dit que l'Irak était impliqué dans le 11 septembre, mais la connexion n'était pas là. Et, quand les gens me demandent ce que j'ai fait de mon bras, j'essaie de trouver les mots. Mais ils ne sont pas là.» A ce moment, la caméra zoome sur le bras droit du militaire, qui découvre son moignon. Reste un message : «Robert Acosta est l'un des milliers d'Américains qui sont prêts à se battre, à se battre pour la vérité.» Et puis vient la signature : «Operation Truth» («opération vérité»).
Les publicités politiques ne sont pas nouvelles dans les campagnes américaines, mais jamais autant que cette année elles n'auront dominé la course à la présidentielle. Depuis des mois, les Américains sont bombardés de publicités de tous côtés, souvent au ton très direct et négatif, dont certaines ont déjà largement influencé la fortune des candidats. «C'est une campagne médiatique sans précédent, assure Darrell West, professeur de sciences politiques à Brown University, tout simplement parce les moyens financiers déployés sont énormes, notamment par les fameux 527.»
A eux seuls, ces «527» (1) pourraient ainsi avoir un rôle déterminant à l'heure du choix du prochain locataire de la Maison Blanche. Ces groupes d'influence ont toujours existé, mais ils se sont développés de façon exponentielle après