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Libération
Reportage

Le Kosovo aux urnes avec le risque du boycott serbe

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Cinq ans après la guerre, une trentaine de partis briguent les 120 sièges de l'Assemblée, qui devra se prononcer sur le statut de la province en 2005.
publié le 23 octobre 2004 à 2h42

Pristina envoyée spéciale

Pour la deuxième fois depuis la fin de la guerre, en 1999, le Kosovo vote pour élire son Parlement, une institution encore largement privée de pouvoirs dans cette région toujours administrée par les Nations unies (Minuk) et sécurisée par l'Otan. Le scrutin, qui n'est pas privé d'importance puisque approche la date de l'ouverture des négociations sur le statut final de ce territoire, prévue à la mi-2005, risque d'être amplement boycotté par la minorité serbe, échaudée par les violences antiserbes qui ont fait 19 morts en mars, et troublée par les appels contradictoires de ses dirigeants.

Trouble-fête. Une trentaine de partis et une demi-douzaine de candidats indépendants briguent les 120 sièges de l'assemblée, dont 10 sont réservés aux Serbes et 10 autres aux représentants des diverses communautés ethniques de la région (Roms, Ashkalis, Goranis...). Aucun parti n'est en mesure de s'assurer une majorité. Le plus vraisemblable est que la coalition actuelle qui regroupe la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), fondée par Ibrahim Rugova, élu Président par le Parlement en 2002, le Parti démocratique du Kosovo (PDK) d'Hashim Thaçi, l'ancien chef politique de la guérilla albanaise, et l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK) de Ramush Haradinaj, un ancien chef militaire de l'UCK (Armée de libération du Kosovo), soit reconduite. Dans le paysage politique albanais, la nouveauté est l'apparition de plusieurs groupes modernistes, en premier lieu ORA, la liste des c