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Libération

Les troupes de Sa Majesté maugréent d'être redéployées

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publié le 23 octobre 2004 à 2h42

En Irak, les militaires britanniques s'apprêtent à «faire mouvement» pour relever des unités américaines au sud de Bagdad. Mais ils n'y iront pas de gaîté de coeur.

Toute la semaine, les généraux britanniques sont montés au créneau pour limiter les dégâts. Ils n'ont pu s'opposer de front à la décision du Premier ministre, Tony Blair ­ surnommé «Tony Wants» («Tony veut») ­, de soutenir Bush à la veille des élections. Ils ont toutefois obtenu satisfaction sur un point essentiel à leurs yeux : les règles d'engagement.

Querelle. Le bataillon de 850 hommes, surtout issus du régiment écossais Black Watch, restera sous «contrôle opérationnel» britannique. Il sera simplement placé sous «contrôle tactique» des marines américains. Cette sémantique ne recouvre pas une querelle de préséance entre galonnés, mais une nette différence d'approche entre les deux armées quant au comportement de leurs soldats.

«Le commandant de l'unité des marines n'a aucune autorité pour donner des ordres (aux Britanniques, ndlr) qui seraient contraires à la doctrine ou à la formation que nous préconisons», a martelé le général sir Michael Walker, le chef d'état-major. En clair, les Britanniques pourront refuser d'obéir aux ordres américains, et l'état-major de Londres gardera un droit de veto sur l'engagement des soldats de Sa Majesté sur le terrain. Il en va, d'abord, de leur protection juridique. Le Royaume-Uni a signé le traité instituant la Cour pénale internationale, contrairement aux Etats-Unis. La respon