Le Caire de notre correspondante
Un électricien, un trafiquant de voitures volées, un tourneur, une minuterie de machine à laver et une charge explosive provenant de stocks datant de la dernière guerre israélo-arabe en 1973, voilà l'étrange tableau dressé hier par les autorités égyptiennes pour expliquer le triple attentat à la voiture piégée qui a fait 34 victimes, à Taba et à Ras Chitane le 7 octobre. Selon le ministère égyptien de l'Intérieur, qui s'exprime pour la première fois sur l'enquête, cinq des neuf auteurs présumés des attentats, tous de nationalité égyptienne, ont été arrêtés. Deux suspects seraient toujours en fuite et deux autres sont morts dans l'explosion prématurée de leur véhicule, garé au pied du Hilton de Taba, suite à une erreur de réglage du minuteur. Parmi eux, le cerveau du groupe, un Palestinien résidant en Egypte.
Selon le communiqué diffusé hier par le ministère de l'Intérieur, cet homme, récemment devenu fanatique religieux, aurait agi «en réaction à la détérioration de la situation dans les territoires occupés». Tous les terroristes résidaient dans le Sinaï. L'un d'eux serait propriétaire d'un village de vacances et aurait fourni des renseignements sur les deux camps de paillotes visés à Ras Chitane.
De bric et de broc. Ces premiers éléments d'information semblent dresser le portrait d'un groupe peu structuré, équipé de bric et de broc pour commettre ces trois attentats contre des lieux de vacances fortement fréquentés par les touristes israéliens.