Jérusalem intérim
Sauf retournement dramatique de dernière minute, la Knesset devrait entériner ce soir à Jérusalem, au terme d'un débat marathon tenu dans un climat passionnel, le plan de désengagement du Premier ministre Ariel Sharon. Par ce vote historique, le Parlement israélien, réuni sous haute surveillance, enclenchera un processus qui, pour la première fois depuis trente-sept ans, conduira au démantèlement et à l'évacuation de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Le plan de désengagement unilatéral soumis au vote de la Chambre prévoit d'ici 2005 l'évacuation de la bande de Gaza et de ses 21 colonies, et celle de 4 colonies isolées du nord de la Cisjordanie.
Hier après-midi, Sharon est arrivé au Parlement, entouré de ses gardes du corps. Depuis qu'il est dans la ligne de mire des ultras qui, avec les 250 000 colons des territoires palestiniens, se sont juré de tenir en échec son plan de retrait, le Premier ministre ne se déplace plus sans sa garde rapprochée. Le cauchemar d'un remake de l'assassinat d'un Premier ministre est dans tous les esprits. Coïncidence ? Israël célébrera demain le neuvième anniversaire de l'assassinat du Premier ministre travailliste Yitzhak Rabin, abattu à Tel-Aviv par un extrémiste juif de droite.
Quelques instants avant l'ouverture du débat, Ariel Sharon siégeait, solitaire, dans un hémicycle vide. Visage fatigué, il joue l'une des parties les plus difficiles de sa carrière : lâché par les colons, il l'est aussi par