Trois cent quarante tonnes d'explosifs dans la nature... irakienne. Les autorités américaines ont annoncé, lundi soir, l'ouverture d'une enquête sur «les circonstances possibles de la disparition» de ce stock d'explosifs en Irak. Cette affaire déboule dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, sur fond de règlement de comptes entre l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), malmenée avant la guerre, et l'administration Bush. Le directeur général de l'AIEA, Mohamed El Baradei, a officiellement informé le Conseil de sécurité de l'ONU de cette disparition.
Sans surveillance. Faute de trouver des armes de destruction massive, les experts de l'Iraq Survey Group vont désormais chercher des tonnes d'explosifs que l'armée américaine a laissés sans surveillance. «Il n'était pas possible de fournir une sécurité à 100 % des sites», a confessé un porte-parole du département d'Etat. Dans un courrier en date du 10 octobre adressé à l'AIEA, le ministère irakien de la Science et de la Technologie avait donné le détail des explosifs dérobés : 194,7 tonnes de HMX, 141,2 tonnes de RDX et 5,8 tonnes de PETN. Soit un total de 341,7 tonnes. Ces substances sont des explosifs nitrés, plus puissants que le classique TNT. Ils ont la particularité d'être stables, c'est-à-dire qu'ils n'explosent pas par accident, à la suite d'un choc par exemple. Ce ne sont toutefois pas des produits rares. Toutes les armées du monde en utilisent depuis plus de cinquante ans. Le RDX dont l