Bangkok de notre correspondant
Des dizaines de manifestants musulmans ont péri lundi dans le sud de la Thaïlande suite à des affrontements avec les forces de l'ordre, la plupart étouffés dans des camions militaires qui les transportaient vers un camp de détention.
Ces violences sont les plus graves depuis avril, lorsqu'un assaut d'insurgés musulmans contre des postes de police avait été repoussé, faisant 108 morts dont 32 insurgés tués dans une mosquée par les forces de l'ordre. Elles posent la question des méthodes employées par Bangkok pour mettre fin à des troubles qui ont fait près de 420 morts depuis janvier dans cette région à majorité musulmane.
La manifestation avait commencé tôt lundi matin à Narathiwat : 2 000 personnes s'étaient rassemblées devant un commissariat pour demander la libération de six musulmans d'une milice locale, accusés d'avoir vendu leurs armes à des militants islamistes. La police et l'armée ont dispersé la foule avec des canons à eau, des grenades lacrymogènes et, selon des témoins, en tirant à balles réelles. Six manifestants ont de fait été tués par balles, selon un premier bilan de la police.
Mais ce n'est qu'hier que l'ampleur de l'hécatombe a été révélée. «A l'arrivée, nous avons découvert 78 morts supplémentaires. Ils ne portaient pas de blessures. Nous pouvons confirmer qu'ils sont morts asphyxiés. Ils étaient faibles à cause du jeûne du ramadan», a déclaré en guise d'explications Manit Suthaporn, porte-parole du ministère de la Justice. Le