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Libération

Municipales au Brésil, un test pour Lula.

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Le Parti des travailleurs risque de perdre les villes symboles de São Paulo et Porto Alegre.
publié le 28 octobre 2004 à 2h45

São Paulo de notre correspondante

Le président Lula s'apprête à essuyer un revers au second tour des élections municipales brésiliennes, dimanche. Selon les sondages, le Parti des travailleurs (PT), sa formation, risque en effet de perdre São Paulo, la ville la plus peuplée et la plus riche du Brésil. Sa candidate et actuelle maire, Marta Suplicy, qui brigue un second mandat, est donnée perdante face à José Serra, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, opposition), formation de l'ex-président Cardoso, crédité de 51 % des intentions de vote, contre 37 à 41 % pour elle.

Ex-ministre de la Santé, Serra ­ battu par Lula en 2002 ­ avait déjà remporté le premier tour. Pourtant «Marta», comme on l'appelle tout simplement ici, est créditée d'une bonne gestion municipale. Surtout pour les plus démunis, dont elle a fait sa priorité. Mais elle s'est mis à dos une partie des classes moyennes et des élites, qui lui reprochent d'avoir augmenté les impôts, voire de ne gouverner que pour les pauvres. «C'est moins sa gestion que sa personne qui est rejetée», note le politologue Fernando Abrucio. Marta est taxée d'arrogance, et son divorce d'avec un sénateur très populaire n'a rien arrangé, «d'autant que le PSDB a réussi à mobiliser contre elle toutes sortes de préjugés». Dans cette ville conservatrice, le PT se heurte encore à des résistances. Lula n'y avait d'ailleurs remporté que de justesse la présidentielle de 2002, avec dix points de moins que son score national.

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