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Libération

Bush et Kerry rivalisent d'économies

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Leurs positions sur la situation économique sont encore plus tranchées que sur la politique étrangère.
publié le 29 octobre 2004 à 2h46

Washington de notre correspondant

Les sondages l'assurent: les Américains placent l'économie en tête de leurs priorités. Pourtant, la campagne n'a pas été dominée par le débat économique mais par l'Irak et la guerre contre le terrorisme, deux sujets que Bush tente de lier pour n'en faire qu'un. Alors que des soldats meurent en Irak, et seulement trois ans après le 11 septembre, il pouvait sans doute difficilement en être autrement.

La situation économique n'étant pas brillante, John Kerry aurait pu faire campagne sur ce seul thème. Comme l'avait fait Bill Clinton, avec succès, en 1992 («the economy stupid !», répétait-il). Kerry n'a pas fait ce choix. Comme le remarque David Kusnet, expert à l'Economic Policy Institute et ancienne plume de Clinton, «à la différence d'Edwards (colistier de Kerry ndlr) et de Clinton, parler d'économie en des termes simples n'est pas le point fort de Kerry. Le sien, c'est d'apparaître aussi ferme et plus intelligent que Bush sur les questions de sécurité nationale».

Deux approches opposées

Les positions des candidats, sur l'économie sont pourtant plus tranchées encore que sur la politique étrangère. Kerry considère que le gouvernement a un rôle clé à jouer lorsque l'économie traverse une passe difficile, et qu'il a la responsabilité de mettre en place un filet social décent. Bush, partisan farouche d'une économie dominée par le marché, propose un projet radical, celui de transformer l'Amérique en «société de propriété» («ownership society»), dans l