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Libération

Shosei Koda, routard naïf qui voulait voir l'Irak.

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Le Japon refuse de retirer ses troupes en échange de la liberté de l'otage enlevé mardi.
publié le 29 octobre 2004 à 2h46

Tokyo de notre correspondant

Mardi, Setsuko Koda s'est effondrée en découvrant à la télévision les images de son fils, Shosei, 24 ans, en Irak, aux mains de trois hommes encagoulés membres d'un groupe allié d'Al-Qaeda mené par le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. «Je pars en Nouvelle-Zélande», a-t-il dit à ses parents en janvier 2004, à la veille de prendre l'avion pour un plan «travail vacances». Mais les décors grandeur nature du film le Seigneur des Anneaux n'ont pas comblé sa soif de voyage. Sans prévenir sa famille, qui le croyait toujours en Nouvelle-Zélande, le jeune Japonais originaire de Fukuoka (sud du pays) a poursuivi l'aventure. Direction : le Moyen-Orient. En Jordanie, à Amman, il a trouvé un petit boulot dans un hôtel. De quoi financer la suite du périple.

«Incrédulité», comme l'écrivent les médias à Tokyo ? «Naïveté», comme l'avance le quotidien Yomiuri ? Ou bien goût du risque ? De son plein gré, le jeune Shosei Koda a décidé d'aller en Irak. Y faire quoi ? Mystère. Contrairement aux précédents Japonais kidnappés en Irak au printemps, puis libérés, Shosei Koda n'est pas volontaire ou employé humanitaire. Il n'est pas non plus journaliste free-lance ou photo-reporter. Mais c'est un voyageur aguerri. Un globe-trotter. A Amman, il a pris un bus pour l'Irak, le 20 octobre. Il aurait alors été localisé par l'ambassade nippone à Bagdad. Un diplomate japonais aurait essayé, vainement, d'entrer en contact avec lui pour le convaincre de quitter le pays au plus vite.

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