Tokyo de notre correspondant
Mardi, Setsuko Koda s'est effondrée en découvrant à la télévision les images de son fils, Shosei, 24 ans, en Irak, aux mains de trois hommes cagoulés membres d'un groupe allié d'Al-Qaeda mené par le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. «Je pars en Nouvelle-Zélande», avait-il dit à ses parents en janvier 2004, à la veille de prendre l'avion pour un plan «travail vacances». Mais les décors grandeur nature du film le Seigneur des Anneaux, destination prisée des étudiants nippons, n'ont pas comblé sa soif de voyage. Sans prévenir sa famille, qui le croyait cet été au travail en Nouvelle-Zélande, le jeune Japonais originaire de Fukuoka (Kyushu, dans le sud du pays) a poursuivi l'aventure. Il a pris un autre vol. Direction : le Moyen-Orient. En Jordanie, à Amman, il a trouvé un petit boulot dans un hôtel. De quoi financer la suite du périple.
«Incrédulité», comme l'écrivent les médias à Tokyo ? «Naïveté», comme l'avance le quotidien Yomiuri ? Ou bien témérité et goût du risque ? De son plein gré, le jeune Shosei Koda a décidé d'aller en Irak. Y faire quoi ? Mystère. Tout juste diplômé, et contrairement aux précédents Japonais kidnappés en Irak au printemps, puis libérés, Shosei Koda n'est pas volontaire ou employé humanitaire. Il n'est pas non plus journaliste free-lance ou photo-reporter. Mais c'est un voyageur aguerri. Un vrai globe-trotter. A Amman, il a pris un bus pour l'Irak, le 20 octobre. Il aurait alors été localisé par l'ambassade nippone à Bagd