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Libération

L'Uruguay bat le rappel des exilés

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La gauche espère remporter les élections générales, dimanche.
publié le 30 octobre 2004 à 2h47

Colonia (Uruguay) envoyé spécial

«Je supplie les Uruguayens vivant en Argentine de venir voter ! S'il le faut, qu'ils traversent le Rio de la Plata à la nage...» martèle José Mujica à la fin de ses discours. L'ex-guérillero tupamaro est aujourd'hui sénateur et leader du Parti populaire, l'aile la plus radicale du Frente Amplio, conglomérat de gauche en tête des sondages pour les élections présidentielle et législatives de dimanche. Pour l'emporter au premier tour, Tabaré Vásquez, du Frente, doit dépasser 50 % des voix. Les sondages lui donnent entre 48 % et 52 %. Il est donc impératif de battre le rappel des électeurs qui vivent hors du pays.

Coincé entre le Brésil au nord et l'Argentine au sud, dont il est séparé par le Rio de la Plata, l'Uruguay est le pays hispanophone le moins peuplé d'Amérique du Sud, avec 3,3 millions d'habitants. Depuis les années 70, l'Uruguay est affecté par des vagues d'émigration qui ont encore réduit sa population. D'abord pour des raisons politiques ­ l'opposition aux régimes militaires entre 1973 et 1985 ­ puis économiques ­ avec les crises du Brésil en 1998, et de l'Argentine en 2001 ­, 500 000 Uruguayens ont choisi l'exil. Près de 300 000 d'entre eux vivraient en Argentine. Le vote de cette diaspora est crucial pour le Frente, car il pourrait représenter de 1 à 2 % de suffrages exprimés, soit suffisamment pour faire la différence. Mais, si le vote est obligatoire, l'Uruguay est un des rares pays au monde qui n'autorise pas ses émigrés à voter p