Rome de notre correspondant
Vade retro Rocco. Lâché par Silvio Berlusconi, le philosophe catholique ultraconservateur Rocco Buttiglione a publiquement renoncé, samedi, au portefeuille de commissaire européen pour la Justice, la Liberté et la Sécurité. Au cours d'une conférence de presse, ce proche du pape dont les propos homophobes et sexistes avaient provoqué une impasse au sommet de l'UE a indiqué : «Je suis prêt à me désister pour aplanir les difficultés de la Commission Barroso, à laquelle je souhaite un plein succès car l'Europe a besoin d'une Commission forte.»
«Embuscade». Se présentant comme un bouc émissaire et «une victime innocente» d'une offensive antichrétienne en Europe, Rocco Buttiglione a dénoncé une campagne de presse «cruelle et superficielle» contre lui. «J'ai été victime d'une embuscade. Je renonce pour le bien du pays mais j'estime n'avoir à demander pardon à personne», a-t-il répété, en réaffirmant publiquement au passage : «Je peux penser que l'homosexualité soit un péché. Il serait grave d'empêcher quiconque de penser.»
Le sort de Buttiglione a été définitivement scellé par Silvio Berlusconi, vendredi, en marge de la cérémonie de signature du traité constitutionnel. Après avoir discuté avec ses homologues européens puis avec les dirigeants de sa majorité, le chef du gouvernement italien s'est résolu, dans la nuit, à annoncer que «Rocco Buttiglione restera ministre. Je pense que c'est comme ça que tout va se terminer».
Le principal obstacle à l'investiture